lundi 3 février 2020

Borges et Manguel, encore

[…] il se disait lecteur avant tout et c’étaient les livres des autres qu’il voulait autour de lui. "On lit ce qu’on aime, disait-il, tandis qu’on n’écrit pas ce qu’on aimerait écrire, mais ce qu’on est capable d’écrire." 
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Même lorsqu’il lisait des livres traitant de religion ou de philosophie, ce qui l’intéressait, c’était la voix littéraire qui, pour Borges, devait toujours être individuelle, jamais nationale, jamais celle d’un groupe ou d’une école de pensée. Il rappelait Valéry, qui aspirait à une littérature sans dates, sans noms, sans nationalités, dans laquelle tous les écrits seraient perçus comme des créations d’un même esprit, l’Esprit saint. "À l’université, on n’étudie pas la littérature, protestait-il. On étudie l’histoire de la littérature."
Chez Borges. Alberto Manguel

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