Hier, 11 décembre, jour de mon anniversaire, la neige en rafale continue d'embellir notre hiver québécois. Reconnaissons-le, si la neige est un baume, c'est qu'elle est frivole!
Il me semble, depuis quelques jours, qu'entre la musique et moi les échanges se font presque fusionnels. De fait, Mozart, Chopin, Bach me visitent chaque jour. C'est ainsi que sans crier gare, les sources du classique reviennent, comme reviennent les poèmes de notre enfance. Tout récemment je confiais à Frédérique, ma colocataire, que jamais de ma vie je ne m'étais jamais senti aussi profondément pianiste et musicien (car ce sont là deux choses bien différentes), et je précisais, entre deux gorgées de thé, que toute chose vécue pleinement de l'intérieur se reflète dans notre état physique, qu'elle soit visible à l'oeil ou pas. Au reste, j'ose croire que le résultat s'entend dans le jeu plus fluide, plus naturel, aux phrasés plus souples, plus « ronds » — comme une sonorité plus proche du silence. Cela se reflète aussi, je pense, dans le plaisir que le musicien éprouve à jouer. On le sait, la pratique quotidienne d'un instrument raffermit le vouloir et le talent, mais aussi l'amour de la musique, la sensualité sonore. Tout pour dire que je me sens comme une fée sagace qui découvre l'enfance et la vie; peut-être est-ce grâce à Lucie, mon amie récemment disparue, également pianiste mais aussi pédagogue musicale, elle qui m'a d'ailleurs légué son superbe piano droit Pratte, que j'arrive à saisir l'héritage classique de cette béatitude mystérieuse. C'est une première pour moi, car en près de 40 ans de musique, je n'ai jamais privilégié à ce point la pratique de la musique classique à celle de tout autre genre musical.
Mes souhaits d'anniversaire m'ont rempli de bonheur. Que mes amis qui étaient présents le sachent!
Un excellent hiver à tous!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire