lundi 30 septembre 2019

Un automne qui arrive bien vite

J’ai fait beaucoup d’écriture automatique ces dernières semaines. Beaucoup mais pas assez. Je m’y exerçai dans une tentative de libérer des tensions internes qui produisent des maux au cou, un cardio affaibli, des essoufflements. Peut-être est-ce le résultat de toxines qui n’ont pas encore trouvé leurs voies d’extirpation. Ou est-ce encore le stress. 
 
L’automne à la porte me rappelle que l’hiver approche. Cette transition saisonnière, si abrupte et toujours inattendue, n’est pas sans m’éprouver, c’est comme si tout allait trop vite. Mais l’automne n’est pas à craindre, et ce n’est pas parce que l’été a été beau (et court) qu’il faille se plaindre des modulations saisonnières. L'été qui s'achève à l'instant fut l'un des plus beaux de ma vie. Tant de beautés, de douceurs, au milieu d’affres, de défaites, de retours en arrière, de lâchetés, tant de beauté disais-je jaillissent, au point tel que de dire au revoir à l'été me donne envie de crier à l’injustice. En revanche,  l’automne, avec son éclairage de velours, sa lumière intime et sa fraîcheur polarisante, me conjure à sa manière de prendre du repos. 

On le sait, l’été est tout sauf une panacée pour l’esprit. Au contraire tout chez lui force le retour de la sensibilité vraie, nous sommes plus  à vif, nous pardonnons plus difficilement notre manque de compassion. Et lorsque la canicule m’empêche de dormir, je songe : Comment fait-on pour aimer tous les jours l’été? 
 
Il y a des mois que j’ai donné de mes nouvelles ici. Je tenterai de publier plus régulièrement. Je ne vous cacherai pas que cela m’a manqué.
 
Un extrait de La force de l’âge de Simone de Beauvoir, ma lecture en cours.
Gavée de chlorophylle et d’azur, j’avais plaisir à m’arrêter, dans des villes ou des villages, devant des pierres que l’homme avait ordonnées. La solitude ne me pesait jamais. Je m’étonnais inlassablement des choses et de ma présence ; cependant, la rigueur de mes plans changeait cette contingence en nécessité. Sans doute était-ce là le sens — informulé — de ma béatitude : ma liberté triomphante échappait au caprice, comme aussi aux entraves, puisque les résistances du monde, loin de me brimer, servaient de support et de matière à mes projets. Par mon vagabondage nonchalant, obstiné, je donnais une vérité à mon grand délire optimiste ; je goûtais le bonheur des dieux : j’étais moi-même le créateur des cadeaux qui me comblaient.   
in La force de l’âge I, Folio (Gallimard), p. 252 
 

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