Nul besoin d’excuses, nul besoin de se justifier car tout concourt finalement à la gestion des avoirs et des êtres, dans l’ordre ou le désordre. De l’équation de toute fatalité on peut toujours exclure la chute, si imminente en ce que c’est une chose humaine. J’écris comme je me cherche, et le fait de trouver un soupçon d’âme dans des situations alambiquées — comment apprendre à vivre sans ruminer les longues conspirations qui nous arrachent de l’écriture et de la musique — me confirme que je suis loin d’avoir compris qui je suis vraiment. À bout portant, je cherche dans l’écriture ce que la musique me donne : la grâce d’un ici maintenant, l’unité intérieure galvanisée, la joie du donner et recevoir simultanément. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, parce que l’écriture malmène les rivages comme un pur sang le cavalier trop orgueilleux pour pleurer quand il chute. Pendant ce temps le cheval, silencieux parce qu'il a tout compris, devient arbre et forêt. Sa lucidité rejoint celle du monde. Il devient femme.
Ce paragraphe est une façon de m’unir au sort des vivants, dont la majorité croit dur comme fer que la vie est surtout une affaire de survivance, c’est pour quoi cette même majorité incarne chaque jour une forme abstraite de la punition, fruit de ses hésitations les plus pénitentes.
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