Couverture (première édition) de mon Aspects de Chopin, publié en 1949 pour le centenaire de la mort du compositeur. |
À Chloé Laure, qui est à Paris, et dont c'est l'anniversaire aujourd'hui :)
Dans le grand froid qui couvre actuellement la province, un rêve musicien (rêve féérique) me traverse. Écouter ma mère se raconter au téléphone, lui poser des questions sur son enfance, sur sa façon de voir la vie, lui parler de musique, reconnaître qu'elle ne l'a jamais écoutée pour meubler le silence, mais pour réellement l'écouter. Qu'on se le tienne pour dit, les mots de ma mère rassurent comme un bon vieux désir de vivre.
Dans le grand froid qui couvre actuellement la province, un rêve musicien (rêve féérique) me traverse. Écouter ma mère se raconter au téléphone, lui poser des questions sur son enfance, sur sa façon de voir la vie, lui parler de musique, reconnaître qu'elle ne l'a jamais écoutée pour meubler le silence, mais pour réellement l'écouter. Qu'on se le tienne pour dit, les mots de ma mère rassurent comme un bon vieux désir de vivre.
Ces jours-ci, la nécessité de jouer du piano supplante celle de l’écriture et cela est très bien. Entre le jour qui commande le développement des choses et la nuit qui console des chagrins du passé et de l’avenir, la musique continue de féconder en moi son idéal souverain. Une lecture magnifique m'accompagne depuis le commencement de la présente année : Aspects de Chopin d’Alfred Cortot, le plus grand livre que j’aie lu sur le génie polonais – et Dieu sait qu'ils ont de tous temps occupé une place privilégiée dans ma bibliothèque. Je m'emporte peut-être... je ne me suis jamais senti aussi proche de mon Chopin.
Hier soir audition sur YouTube du Quatuor en mi bémol opus 127 de Beethoven, par le Quartetto Italiano, dont la joie pure m’a fait beaucoup de bien (observez les danses espiègles au deuxième mouvement). Ensuite j'ai déposé l’aiguille de mon tourne-disque sur des arias de Mozart par Kiri Te Kanawa, puis sur un album des Impromptus et Ballades de Chopin par Tamás Vásáry, chez Deutsche Gramophon. Un très beau disque, dont les Impromptus et les Première et Quatrième Ballades m'ont laissé grande impression (rubato magnifique dans la Première, narrativité exquise dans la Quatrième). Je puis dire maintenant que je comprends un peu mieux la Quatrième, dont je n’avais jusqu’ici réussi à ouvrir la porte secrète, peut-être parce que je l’ai souvent considéré moins « nécessaire » que les trois autres. Sous les doigts du pianiste hongrois, les Impromptus atteignent un équilibre parfait entre délicatesse et fébrilité, une fébrilité toute française, voire parisienne, contrecarrée par les parties médianes où les accents de zal polonais surgissent comme une armée d’amour.
Que l'année qui commence vous injecte sa dose de désinvolture et d'amours bienveillantes.
Une édition plus récente, toujours chez Albin Michel |
P.-S. Je ne crois pas aux coïncidences. Au café où j'écris ce billet, on entend la Berceuse de Chopin (premier morceau de Chopin entendu ici depuis des années).
2 commentaires:
Aaaah ! "les mots de ma mère rassurent comme un bon vieux désir de vivre". Est-ce que je peux extrapoler sur cette belle intuition que tu retires de la conversation avec ta mère ? La musique aussi rassure 'comme un bon vieux désir de vivre'. Il va falloir que je renouvelle mon vocabulaire mais chaque fois que je te lis Claudio, je suis frappée de comment tu sais être inspirant et inspiré lorsque tu parles de musique. C'est un don unique.
Je suis fan !
PS: Et ce merveilleux quartetto Italiano don j'apprécie tant les interprétations, merci de légitimer ma préférence.
Ah Merci Marie pour tes mots — Merci d'être dans ma vie!!
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