En 2017, Olivia Tapiero, jeune écrivaine de 26 ans, publiait Phototaxie, son troisième roman, paru chez Mémoire d'encrier. Son premier, Les Murs (VLB Éditeur), publié en 2009, remportait le prix Robert-Cliche du premier roman. Son deuxième, Espaces (XYZ) continuait de gagner des lecteurs, grâce à une écriture à la fois lisse et exigeante.
Phototaxie est probablement le moins sombre des romans de Tapiero, celui qui révèle les préoccupations les plus tenantes de l'écrivaine, à savoir le jeu sensible des relations humaines, la poésie, le langage. Toutefois, l'une des figures les plus importantes est la musique, notamment incarnée en Théo, musicien désabusé dont la beauté tragique apparait comme un accord symphonique brahmsien. Zev et Narr sont les autres protagonistes de ce roman à la construction solide et aboutie.
Malgré son opacité, Phototaxie est le roman du tout est possible, de la résilience, mais aussi de l'amitié, mot vague qui inclut la rencontre et sa vérité crue, son impudeur conquise, son affection insoluble. Au fil des pages, on devine l'influence de voix littéraires souveraines, notamment Thomas Bernhardt, Dostoïevski et les philosophes.
Je crois qu'un grand roman ne cherche pas à raconter une histoire mais toutes les histoires, un tel roman préfigure un climat où les tensions, les silences, l'architecture témoignent d'une quête poétique du dialogue intérieur, lieu de jonction sensible entre la vie et la mort, le silence et le bruit, l'avoisinant et le lointain. Le troisième roman d'Olivia Tapiero pourrait être de cette eau.
Phototaxie m'a donné l'envie de replonger dans les autres livres de l'auteure, ceux-ci suivent une évolution progressive du discours, entériné par une écriture maîtrisée d'une sincérité sans âge.
Phototaxie m'a donné l'envie de replonger dans les autres livres de l'auteure, ceux-ci suivent une évolution progressive du discours, entériné par une écriture maîtrisée d'une sincérité sans âge.
Je ne vous le cacherai pas, Phototaxie est ma révélation littéraire québécoise de 2017.
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