jeudi 9 avril 2020

Le français de François Legault

Il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, une connaissance s'exprimait sur le travail du premier ministre François Legault durant la crise du coronavirus. Entre éloges et mots d'admiration, il  soulignait une faute langagière répétée par le politicien lors des points de presse quotidiens.  Trop souvent, M. Legault emploie la locution fautive ce qu'on a besoin, plutôt que celle correcte ce dont on a besoin. Bien qu'elle n'empêche pas les troupes de livrer la marchandise, cette faute peut devenir agaçante lorsqu'entendue tous les jours. Quelques minutes après sa publication, le billet de mon ami suscitait déjà des commentaires. C'était noir ou blanc, environ la moitié des internautes était d'accord avec lui, l'autre pas du tout. En voici un : « Pertinent. Mais là, c'est pas le bon moment. »

Je n'ai pas écouté/visionné un seul point de presse depuis le début de la crise du coronavirus. C'est que je préfère lire les actualités plutôt que d'avoir mes yeux sur un écran. Et, je ne vous le cacherai pas, j'essaie d'éviter l'énervement que produit chez moi le français de la plupart de nos dirigeants, mais là je digresse. En lisant le commentaire de l'internaute, je me suis posé la question suivante : quel serait le bon moment pour informer Monsieur Legault de sa faute de français? À bien y penser, il n'y en a pas. Le bon moment, il faut le créer, le bricoler, le forcer même s'il veut prendre racine. Généralement, ceux qui attendent le bon moment finissent par ne rien faire, et lorsqu'ils décident d'agir, il est souvent trop tard.

Être un proche de notre premier ministre, je lui soulignerais, courtoisement, franchement, la faute de français qu'il commet sans le savoir devant des centaines de milliers de téléspectateurs et d'internautes. Il se montrerait reconnaissant, j'en suis sûr,  notamment parce qu'il s'agit moins d'une critique que du partage d'un savoir, mais aussi parce que l'enrichissement des connaissances, spécialement dans le domaine du langage, ne fragilise pas mais rend plus fort. À moins d'avoir affaire à un con. Au reste, M. Legault peut-être contrit qu'on ne lui ait pas mentionné cette faute plus tôt. 

Nos meilleurs dirigeants se sont toujours exprimés dans un français impeccable. René Lévesque, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard. Et pourquoi pas M. François Legault?

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