samedi 26 décembre 2015

Noël en sourdine

Mon besoin de transparence est une folie pour les esprits simples et les philistins de ce monde. Ce soir, on m'a écarté de la fête familiale de Noël. Il est vrai que je suis directe, straight shooter comme disent nos amis anglophones, il est vrai aussi que je n'aime pas les clivages, de la même manière que je n'aime pas non plus qu'on juge un livre par sa couverture. 

Néanmoins, j'aime les rythmes du monde, j'aime le courage et la duplication de ses talents, j'aime la beauté terrible et majestueuse des heures après la honte, j'aime la pleine lune, j'aime le coeur fragilisé par le retour de l'amour, j'aime la naïveté si loin de l'incertitude, j'aime le désir en tsunami, j'aime le démiurge protéiforme en nous. Le talent, c'est une façon de regarder. 

Les amitiés véritables produisent des fleurs belles et durables. L'écoute est la plus belle chose que l'on puisse donner à autrui. 

Mon souci d'améliorer le monde me fait des ennemis. Je prie pour ces ennemis afin qu'ils cessent d'avoir peur de se mettre en danger. 

Tout ce que tu ne sais pas donner te possède, disait André Gide 

Que l'amour continue d'être le plus grand chauffage. 

Et que notre joie demeure.    

Claudio 

vendredi 18 décembre 2015

Silence en contrepoint

Photo : The Old Piano, par Steve Wells 
Mon besoin d’écrire est corollaire à mon besoin de silence. 

Tous deux sont des besoins de musicien. 

Tous deux aident à se taire.

dimanche 13 décembre 2015

11 décembre, mon anniversaire

Vendredi soir, je fêtais mes 44 ans en compagnie d'amis et de membres de ma famille. 

Le jour même, à 11 h le matin, je recevais livraison de mon piano. Un Pratte centenaire, de fabrication québécoise, construit dans un atelier du Mile End, et dont la qualité est de renommée mondiale.



Je ne réalise pas encore que j'ai maintenant mon piano à moi. Pas plus que j'ai conscience de la responsabilité qui m'incombe avec cet instrument. Impossible de fuir, il faut travailler. 

Merci la vie!

mercredi 2 décembre 2015

Mon pays ce n'est pas un pays


L’hiver dernier, mon ami P. et moi marchions dans les rues de la ville. La première neige n'était pas encore tombée qu'il se plaignait du froid. Jurer l'hiver, blâmer les degrés sous zéro, condamner le pays à qui mieux-mieux, réagir plutôt que d'agir... l'hiver est-il dur à ce point?  

S’adapter à l'hiver est une chose, le reléguer au rang d'hostilité cruelle, comme une allergie, en est une autre. On confond trop souvent l'objet de nos plaintes et notre adaptabilité lacunaire. Et puis, le froid de décembre serait plus tolérable s'il nous rappelait moins la chaleur de  juillet. 

L’hiver dévaste ceux que lèse l’imagination.

Mon pays ce n'est pas un pays, mon pays c'est ma langue. 

samedi 7 novembre 2015

Les dates limites selon Duke Ellington

Que serait la vie sans les dates limites? Les deadlines c'est la vie même, je pense. Un bébé naissant, après 40 et quelques semaines dans le ventre de la mère, témoigne du plus inexorable deadline qui soit. 

Deadline ou ligne de mort. Franchir cette ligne et l'on meurt. Et que faire des retards? Que serait la vie sans les retards? 

C'est au père d'être à l'heure. La mère, elle, est toujours à temps.

Un journaliste abordant le compositeur Duke Ellington. 
— What is the secret of your inspiration? 
Deadlines! 



vendredi 6 novembre 2015

Car and Driver

Au risque que ce billet n'intéresse que quelques-uns, j'aimerais annoncer que je viens de recevoir mon premier numéro du magazine automobile Car and Driver.  

À 18 ans, quelques semaines avant de passer mon permis de conduire, je faisais mes premiers pas dans le monde de l'automobile. Mon premier ouvrage lu sur le sujet, L'Almanach de l'Auto 1988, malgré des pages remplies d'informations  utiles, me laissait sur ma faim : photos noir et blanc fades,  style d'écriture discutable, comparaisons automobiles boiteuses. Un matin, au travail, mon supérieur à mon boulot, lui-même grand amateur d'automobile, me parlait de Car and Driver. C'était en 1989, je ne lisais pas très bien l'anglais et mon patron, prénommé Michel — le seul patron que j'aie réellement admiré dans ma vie — me partageait si bien ses impressions du magazine que j'achetais le soir même mon premier exemplaire dans une tabagie de Laval. Dès que j'ouvris les premières pages, j'eus un   (bon) choc. Quelle était la cause de mon admiration pour le magazine? Des photos splendides, une écriture précise, parfois irrévérencieuse, des analyses poussées à la limite et sans concessions, en plus je ne sentais aucun parti pris notable envers un constructeur ou une marque en particulier (ce qui n'était pas le cas de tous les magazines). Sans oublier sa manière d'honorer la pureté et la sportivité de l'automobile, comme un hommage aux pionniers et aux artisans motoristes. Au fil des mois, simultanément j'améliorais mon anglais et approfondissais ma connaissance de l'automobile.  


Jusqu'à l'âge de 35 ans, j'ai lu religieusement tous les mois Car and Driver, après quoi je me suis tourné vers des lectures plus « sérieuses »; la littérature. Par sa profondeur et par son style, le magazine a également à mon amour de l'art et de la beauté. Très souvent, j'y trouvais des allusions à la littérature et à la musique; dans un essai routier de la BMW 325i 1991, on lisait : This engine sings like Mozart. En écrivant ceci, je réalise que ma dévotion pour le génial magazine n'a pas seulement gonflé mon amour de l'automobile, mais aussi de la vie.


En vingt ans, j'ai manqué peut-être deux ou trois numéros. Je ne m'y suis jamais abonné, préférant l'achat en kiosque — un kiosque différent à chaque mois, comme une façon de ritualiser mes achats, et aussi un prétexte à quelque roadtrip. D'autre part, mon manque de stabilité (lire : déménagements fréquents) me forçait à ne pas m'abonner au magazine. De grâce, le mois dernier, mon déménagement dans mon nouvel appartement m'a convaincu de m'abonner. Cela cristalliserait-il une forme d'engagement? 

jeudi 5 novembre 2015

Un premier billet

Croyez-le ou non, c'est l'envie de parler d'automobile qui a motivé la création de ce blogue, laissant sa première mouture (du même nom) à l'adresse qui fut sienne pendant presque dix ans (la voici pour les curieux : claudiopinto5.blogspot.com).

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Depuis que j'habite dans le Mile End (trois ans maintenant), je n'ai cessé d'explorer les moult transformations que la vie m'amène. De fait, j'aborde la vie encore plus joyeusement, les gens que j'y croise me semblent, comment dire, plus cosmopolites, plus ouverts sur le monde (ou ne serait-ce une projection de mon état intérieur différé?). Et puis, il y a plein de cafés... et d'amateurs de cafés. D'ailleurs le Café Olimpico sur Saint-Viateur est en train de devenir l'un de mes repères de prédilection.   

Le Mile End, c'est aussi l'endroit où l'on peut acheter des pommes bio pour pas cher.